Et le gagnant au festival du film francophone de Safi est...
Le palmarès de la 5ème édition du festival du film francophone de Safi vient de tomber il y a quelques heures. Le grand prix (Ousfour d'Or) revient au film tchadien Daratt de Mahamat-Saleh Haroun, un film sur le pardon et la réconciliation. Le prix du Jury revient à Bamako, l'excellent film du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako.
Le prix du jury des critiques est revenu au film marocain Le Jeu de l'Amour de Driss Chouika d'après Milan Kundera, un film sur les rapports d'un couple vu à travers trois périodes de sa vie. Le film de Chouika possède, certes, quelques qualités techniques et esthétiques indéniables. Cependant, il offre au spectateur une artificialité dûe, d'abord, au langage trop littéaire du scénario (c'est du Kundera) et ensuite au choix malheureux et anachronique de la langue française comme outil filmique. Ce qui a alourdi, sans doute, énormément le jeu des acteurs Youness Megri et Amal Ayouch, même si cette dernière s'en sort relativement bien.
Le prix du Jury de la presse est attribué ex æquo au film égyptien La nuit de la chute de Bagdad (ليلة سقوط بغداد) de Mohamed Amine et le documentaire belge La Couleur du Sacrifice du Belgo-Marocain Mourad Boucif. Le film égyptien de M. Amine est une comédie hilarante et surréaliste dans laquelle l'actualité tragique de la nation arabe est tournée en dérision. Le ton y est désinvolte mais intelligent, nous rappelant, par moment, l'âge d'or de la comédie à l'égyptienne (Adel Imam). Le documentaire belge est un long métrage sincère et très touchant sur la situation dramatique des anciens combattants africains et maghrébins en France.
Le palmarès a également décerné le prix d'interprétation féminine à l'actrice égyptienne Basma pour son rôle dans ليلة سقوط بغداد (La nuit de la chute de Bagdad). Richard Bohringer, quant à lui, a raflé le prix d'interprétation masculine pour son rôle dans son propre film C'est Beau une Ville la nuit.